Les représentations des personnages dans les jeux de combat : entre stéréotypes et caricatures
Depuis l’avènement de Street Fighter II en 1991, les jeux de combat ont popularisé la mise en scène de combattants issus de différents pays, offrant une large sélection de personnages hauts en couleur. Cependant, cette diversité a soulevé des questions quant à la justesse des représentations culturelles, notamment en ce qui concerne certaines caricatures jugées péjoratives. Un enseignant en science des jeux et des médias interactifs à l’université de Floride centrale, Sercan Sengun, souligne que ces personnages relèvent moins du stéréotype que de la caricature et de l’exagération.
Une étude cosignée par Sercan Sengun met en évidence des disparités dans l’intensité de la caricature selon les combattants, en fonction de la couleur de leur peau. Toutefois, ces représentations caricaturales peuvent être accueillies favorablement par les ressortissants des nations représentées. Par exemple, l’arrivée d’Azucena, une combattante péruvienne amoureuse du café, a été appréciée par certains Péruviens comme une reconnaissance de leur culture.
Les évolutions dans la conception de ces personnages nationaux s’inscrivent également dans un contexte marqué par des enjeux économiques et l’affirmation de nouveaux marchés. Les personnages saoudiens et arabes dans les jeux récents ainsi que la consultation croissante des joueurs locaux témoignent d’une volonté des développeurs de répondre à ces enjeux. Toutefois, des critiques subsistent quant aux représentations des combattants, notamment en ce qui concerne l’Afrique subsaharienne.
